jeudi 22 octobre 2009

le CHATEAU de la ROCHE-JAGU


Bien que le nom de la Roche-Jagu ait certainement une origine plus lointaine, une charte datée de 1252, écrite en latin à l'occasion d'un don à l'Abbaye de Bonrepos fait par Vilaine de Rohan, Veuve de Richard, sire de la Roche-Jagu, porte la plus ancienne mention qui nous en ait été conservée.

Ensuite apparaît Prigent, puis en 1294, Richard, autre sires de la Roche-Jagu. Une défense ou maison forte devait alors exister sur le plateau dominant la vallée du Trieux, entre Pontrieux et Lésardrieux, à l'extrémité d'un éperon formé par cette vallée et un profond ravin garni d'étangs.

Cette position assurait, au Moyen Age, une protection naturelle et lui confère encore aujourd'hui
cette silhouette de forteresse, semblable aux burgs dominant le Rhin.

La construction du château tel que nous le connaissons a commencé du début du XVème siècle.

La succession des seigneurs de la Roche-Jagu nous les montre alliés aux plus grandes maisons de Bretagne : Rohan, Montfort, Malestroit, Coetmen, d'Acigné, Troguindy, du Parc du Fou, Plorec, Coetque, et... La dernière des d'Acigné de la Roche-Jagu épousa en 1684 le Duc de Richelieu : leurs fils, le maréchal de Richelieu, fut le plus illustre de tous les possesseurs du château.

Il fut élu à l'unanimité à l'Académie Française, bien qu'il n'ait jamais écrit -dit-on- que des billets doux... Homme d'esprit, ami de Voltaire, il se distingua toutefois également à la guerre, notamment à la bataille de Fontenoy.

Le 11 Septembre 1773, la vicomtesse de Tressan lui acheta la Roche-Jagu. Ce fut la seule fois où le château qui passa dans bien des mains par don ou succession fut aliéné par l'argent.

Le dernier don en date est celui du descendant de Mme de Tressan, le Vicomte d'Alès qui a donné le château au département des Côtes-du-Nord le 9 avril 1958.

Si les seigneurs de la Roche-Jagu y résidèrent pendant tout le XVème siècle et si, au XVIème siècle, Louis d'Acigné y demeura de 1554 à 1584, à partir du XVIIème siècle après la guerre civile et la peste qui désola la contrée, ils habitèrent plus volontiers à Rennes, Nantes ou Paris.

Ceci explique pourquoi le grand logis du XVème siècle n'a pas subi de transformation importante : au début du XIXème siècle, il était encore décoré de tapisseries et de meubles du XVIsiècle.

Au moment e sa cession au département, le château, sans entretien régulier, était en péril : la tour d'angle fut sauvée in extremis à la veille de la ruine.

Grâce à l'aide de l'Etat, du Conseil Général, aux Monument Historiques et aux Bâtiments de France, la restauration de la Roche-Jagu est l'exemple type d'une intervention faite en temps voulu.

Ici, le secours n'est pas arrivé trop tard : les fissures, les faux aplombs menaçant de s'effondrer, la couverture, la charpente, les planchers, les carrelages, les enduits, les vitraux, certaines fenêtres et portes, tout a été repris et consolidé : les abords, terrasse, cour, parc ont été aménagés.

Dès l'été de 1966, le château sauvé pouvait être ouvert au public; depuis, se sont succédés concerts, conférences et expositions.

Une exposition eut notamment pour thème : LES MANOIRS dont la "maison forte" de Ploëzal résume si bien les beautés et les espoirs de survivance.
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Le Château de la Roche Jagu

Dernier témoin d'une chaîne de sites défensifs bâtis entre Pontrieux et l'archipel de Bréhat, le château surplombe la vallée du Trieux.

La première forteresse probablement édifiée au XIè siècle, est détruite pendant les Guerres de Succesion du XIVème siècle.

Catherine de Troguindy, par autorisation ducale, encadre sa reconstruction à partir de 1405 pour livrer l'édifice que nous connaissons aujourd'hui.

La nouvelle architecture conserve sa fonction défensive, tout en s'imprégnant des influences de son temps : caractère résidentiel de la façade côté cour marquée par une recherche décorative au niveau des ouvertures et des 19 cheminées, inspirées du gothique flamboyant anglo-normand.

La Roche Jagu n'est ni un manoir, ni un grand château féodal.
C'est en réalité une « maison-forte » à vocation tantôt résidentielle, tantôt militaire.

A l'époque, les revenus seigneuriaux sont d'origine agricole (métairies) ou maritime (moulins, pêcheries) grâce à la proximité de l'estuaire du Trieux.

Durant le Xvème siècle, le château est successivement occupé par une garnison, des officiers de justice et de finance, pouis par des soldats de la Ligue.

Malgré ces Guerres de la Ligue, l'édifice ne subit pas de dégradations, à l'exception des dépendances situées dans la cour (écuries et logements).

A partir du XVIIè siècle, le château n'est plus habité en permanence, ce qui le préserve de modifications architecturales ultérieures.

Au XIXè siècle, la Roche Jagu est la propriété de la Famille d'Alès, qui l'exploite à des fins agricoles.

Classé monument historique en 1930, le château de la Roche Jagu devient, en 1958, la propriété du Conseil Général des Côtes d'Armor, à la suite d'une donation par le vicomte d'Alès.

Après une série de restaurations, le château ouvre ses portes au public en 1966.
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