Ensuite apparaît Prigent, puis en 1294, Richard, autre sires de la Roche-Jagu. Une défense ou maison forte devait alors exister sur le plateau dominant la vallée du Trieux, entre Pontrieux et Lésardrieux, à l'extrémité d'un éperon formé par cette vallée et un profond ravin garni d'étangs.
Cette position assurait, au Moyen Age, une protection naturelle et lui confère encore aujourd'hui
cette silhouette de forteresse, semblable aux burgs dominant le Rhin.
La construction du château tel que nous le connaissons a commencé du début du XVème siècle.
La succession des seigneurs de la Roche-Jagu nous les montre alliés aux plus grandes maisons de Bretagne : Rohan, Montfort, Malestroit, Coetmen, d'Acigné, Troguindy, du Parc du Fou, Plorec, Coetque, et... La dernière des d'Acigné de la Roche-Jagu épousa en 1684 le Duc de Richelieu : leurs fils, le maréchal de Richelieu, fut le plus illustre de tous les possesseurs du château.
Il fut élu à l'unanimité à l'Académie Française, bien qu'il n'ait jamais écrit -dit-on- que des billets doux... Homme d'esprit, ami de Voltaire, il se distingua toutefois également à la guerre, notamment à la bataille de Fontenoy.
Le 11 Septembre 1773, la vicomtesse de Tressan lui acheta la Roche-Jagu. Ce fut la seule fois où le château qui passa dans bien des mains par don ou succession fut aliéné par l'argent.
Le dernier don en date est celui du descendant de Mme de Tressan, le Vicomte d'Alès qui a donné le château au département des Côtes-du-Nord le 9 avril 1958.
Si les seigneurs de la Roche-Jagu y résidèrent pendant tout le XVème siècle et si, au XVIème siècle, Louis d'Acigné y demeura de 1554 à 1584, à partir du XVIIème siècle après la guerre civile et la peste qui désola la contrée, ils habitèrent plus volontiers à Rennes, Nantes ou Paris.
Ceci explique pourquoi le grand logis du XVème siècle n'a pas subi de transformation importante : au début du XIXème siècle, il était encore décoré de tapisseries et de meubles du XVIsiècle.
Au moment e sa cession au département, le château, sans entretien régulier, était en péril : la tour d'angle fut sauvée in extremis à la veille de la ruine.
Grâce à l'aide de l'Etat, du Conseil Général, aux Monument Historiques et aux Bâtiments de France, la restauration de la Roche-Jagu est l'exemple type d'une intervention faite en temps voulu.
Ici, le secours n'est pas arrivé trop tard : les fissures, les faux aplombs menaçant de s'effondrer, la couverture, la charpente, les planchers, les carrelages, les enduits, les vitraux, certaines fenêtres et portes, tout a été repris et consolidé : les abords, terrasse, cour, parc ont été aménagés.
Dès l'été de 1966, le château sauvé pouvait être ouvert au public; depuis, se sont succédés concerts, conférences et expositions.
Une exposition eut notamment pour thème : LES MANOIRS dont la "maison forte" de Ploëzal résume si bien les beautés et les espoirs de survivance.
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